Une question souvent posée par mes élèves, et à laquelle je réponds en citant mon ancien maître :
"C'est du 17 octobre 1793 que date l'épisode le plus énigmatique de l'épopée vendéenne. Ce jour-là les Vendéens ne subissent pas seulement la déroute qui fait basculer le cours de la guerre. Ces ruraux qui se battent pour ne pas quitter leur clocher des yeux, réalisent l'incroyable. Abandonnant le pays dont ils tirent leur force, ils franchissent la Loire... Contre toute attente, contre toute logique, en moins de trente-six heures, profitant des basses-eaux, 80 000 personnes, dont guère plus de la moitié de combattants effectifs, se sont lancés dans l'inconnu. Pourquoi un tel exode ? Même les meilleurs ouvrages consacrés à la Vendée continuent de refléter la gêne et souvent l'incohérence des historiens. Ils ne sont pas sans excuse, du fait que les héros de cette dramatique histoire ont eux-mêmes bien de la peine à expliquer leur geste. Les mémorialistes, en effet, avant trois types d'explications qui, bien que peu cohérentes entre elles, sont souvent juxtaposées. Fait particulièrement significatif du caractère mystérieux de l'épisode, ces trois interprétations balaient tout le champ des hypothèses possibles. Si comme le pense la marquise de La Rochejaquelein, qui a elle-même participé à cet exode, celui-ci a été imposé par la foule, ce ne peut être que sous l'effet de la panique. Mais alors comment expliquer qu'ont ait au préalable tenu à s'assurer d'un passage à Saint Florent ? Si, au contraire, ce geste est le fruit d'une décision prise par les généraux, dans le but de soulever la Bretagne ou de tendre la main aux Anglais, comment alors comprendre que l'un d'eux, La Rochejaquelein, ait voulu se faire tuer sur place plutôt que d'arracher à leur pays des paysans encombrés de femmes et d'enfants ? Et comment enfin quelques intrigants gravitant autour du Prince de Talmont auraient-ils peu imposer leurs conceptions ? L'énigme paraît insoluble."
"C'est du 17 octobre 1793 que date l'épisode le plus énigmatique de l'épopée vendéenne. Ce jour-là les Vendéens ne subissent pas seulement la déroute qui fait basculer le cours de la guerre. Ces ruraux qui se battent pour ne pas quitter leur clocher des yeux, réalisent l'incroyable. Abandonnant le pays dont ils tirent leur force, ils franchissent la Loire... Contre toute attente, contre toute logique, en moins de trente-six heures, profitant des basses-eaux, 80 000 personnes, dont guère plus de la moitié de combattants effectifs, se sont lancés dans l'inconnu. Pourquoi un tel exode ? Même les meilleurs ouvrages consacrés à la Vendée continuent de refléter la gêne et souvent l'incohérence des historiens. Ils ne sont pas sans excuse, du fait que les héros de cette dramatique histoire ont eux-mêmes bien de la peine à expliquer leur geste. Les mémorialistes, en effet, avant trois types d'explications qui, bien que peu cohérentes entre elles, sont souvent juxtaposées. Fait particulièrement significatif du caractère mystérieux de l'épisode, ces trois interprétations balaient tout le champ des hypothèses possibles. Si comme le pense la marquise de La Rochejaquelein, qui a elle-même participé à cet exode, celui-ci a été imposé par la foule, ce ne peut être que sous l'effet de la panique. Mais alors comment expliquer qu'ont ait au préalable tenu à s'assurer d'un passage à Saint Florent ? Si, au contraire, ce geste est le fruit d'une décision prise par les généraux, dans le but de soulever la Bretagne ou de tendre la main aux Anglais, comment alors comprendre que l'un d'eux, La Rochejaquelein, ait voulu se faire tuer sur place plutôt que d'arracher à leur pays des paysans encombrés de femmes et d'enfants ? Et comment enfin quelques intrigants gravitant autour du Prince de Talmont auraient-ils peu imposer leurs conceptions ? L'énigme paraît insoluble."
D'après A.GERARD ; La Vendée 1789-1793 ; Champ Vallon éd° ; 1992.
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